Dispositifs d’inhalation : ce qu’il faut savoir pour les utiliser correctement

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Asthme et BPCO : définitions

En France, l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) font partie des maladies respiratoires chroniques les plus courantes.

L’asthme est une maladie chronique dont la gravité et la fréquence varient d’une personne à l’autre et qui se caractérise par des crises récurrentes où l’on observe des difficultés respiratoires et une respiration sifflante. Il s’agit d’une pathologie multifactorielle caractérisée par une inflammation chronique des voies respiratoires.

La BPCO est une maladie caractérisée par une obstruction permanente chronique des bronches. Elle est principalement due au tabagisme et entraine des symptômes respiratoires invalidants au quotidien : toux chronique, hypersécrétion bronchique, une dyspnée majorée à l’effort, des infections bronchiques répétées.

Les grandes familles thérapeutiques administrées par voie inhalée

Il existe 2 grandes familles de médicaments inhalés :

  1. Les bronchodilatateurs: ils regroupent 2 grandes familles pharmacologiques, les anticholinergiques et les agonistes des récepteurs béta 2 adrénergiques. Comme leur nom l’indique, ils induisent une dilatation des bronches, améliorant ainsi les échanges respiratoires. Ils agissent selon 2 modes :

-une action prolongée (sur 12 à 24h), c’est le traitement de fond

-une action rapide (quelques minutes), c’est le traitement de crise en cas de gêne respiratoire

2. Les corticoïdes : cette famille exerce une action anti-inflammatoire au niveau des bronches favorisant ainsi leur ouverture.

Les principaux effets indésirables, souvent de faible intensité, sont un enrouement, l’augmentation du risque de mycose buccale. La prévention de ces effets indésirables passe par un rinçage systématique de la bouche après inhalation.

 

Les différents types de dispositifs d’inhalation

Les médicaments utilisés pour soigner l’asthme et la bronchite chronique obstructive exigent des modes d’administration particuliers. L’inhalation directe de médicament à l’aide de dispositifs spéciaux est le mode d’administration le plus fréquent. Il permet de cibler directement les poumons. Ceci permet une action rapide tout en limitant les effets indésirables en raison des faibles quantités administrées par cette voie comparativement à la voie orale par exemple.

Il existe différents types de dispositifs d’inhalation avec chacun des spécificités dans leur technique d’utilisation. Chaque dispositif nécessite un ensemble de différentes étapes pour effectuer une prise correcte du médicament. Bien utiliser son dispositif d’inhalation permet de tirer tout le bénéfice du médicament et contribue ainsi au contrôle de la maladie.

Les principaux dispositifs utilisés dans le traitement de l’asthme et la BPCO sont :

  • Les aérosols doseurs pressurisés appelés « sprays » dans le langage courant ;
  • Les inhalateurs de poudre sèche;
  • Les inhalateurs de brumisats.

a) Les sprays

Il s’agit du plus ancien dispositif d’inhalation. Il se présente sous forme d’une préparation liquide conditionnée dans un récipient pressurisé, libérée sous forme de fines particules par un gaz propulseur. La plupart des sprays exigent une agitation préalable avant toute utilisation.

Exemples :

b) Les inhalateurs de poudre sèche

Ils se différencient des sprays par le fait qu’ils ne nécessitent pas de coordination main-poumon, c’est-à-dire une synchronisation entre l’action d’appuyer sur le dispositif pour déclencher la dose et celle d’inspirer lorsque la bouffée est délivrée. L’inspiration à travers l’embout buccal amène la molécule active contenue dans la poudre jusque dans les bronches.

Il existe des systèmes:

  • Unidoses : Le médicament est conditionné sous forme de poudre sèche qui est libérée par perforation d’une gélule placée dans le dispositif. Plusieurs inspirations peuvent être nécessaires pour vider complètement la gélule. La gélule doit être sortie de son emballage juste au moment de son utilisation et ne doit en aucun cas être avalée.

Exemples :

 

  • Multidoses: Ils contiennent un réservoir de poudre. Il s’agit soit de dispositif avec un réservoir unique multidoses,  soit de dispositif à doses unitaires multiples, la délivrance des doses unitaires s’effectue grâce à un mécanisme doseur intégré à l’inhalateur.

Exemples :

 

c) Les brumisateurs

Ils se caractérisent par l’émission d’un nuage de principe actif sous forme de fines gouttelettes, permettant un dépôt pulmonaire plus important et reproductible . La dose est libérée sans effort inspiratoire du patient. Toutefois il est à noter que de nombreuses étapes de préparation et d’amorçage  sont nécessaires avant que celui-ci soit prêt à être utilisé pour l’inhalation.

Exemples : 

 

Conseils d’utilisation et précautions d’emploi

a) Comment utiliser correctement mon inhalateur ?

Les modalités d’administration sont spécifiques à chaque dispositif. Il est donc impératif de se référer à la notice du produit afin de repérer les modalités précises d’utilisation.

L’utilisation des sprays nécessite une bonne coordination main-poumon, c’est-à-dire une synchronisation entre l’action d’appuyer sur le spray pour déclencher la dose et celle d’inspirer lorsque la bouffée est délivrée. Une mauvaise coordination entraîne la perte d’une part significative de la dose de médicament (impaction dans la bouche, gorge et/ou perte dans l’air ambiant). Ce problème peut être  contourné par l’usage de chambre d’inhalation.

Concernant les inhalateurs de poudre sèche, le dispositif doit tout d’abord être amorcé en actionnant un mécanisme (généralement en le tournant ou en appuyant sur un levier) permettant de percer ou casser la capsule contenant le médicament, ou encore de préparer une dose de médicament (cas des dispositifs multidoses). La libération de la dose est déclenchée par une inspiration profonde à travers l’embout buccal, ce qui requiert donc une force inspiratoire suffisante. C’est pour cette raison qu’on préconise de bien expirer avant d’effectuer l’inhalation.  Afin de garantir leur efficacité, il ne faut jamais secouer ou souffler dans un IPS une fois la dose chargée (perte importante du médicament, et humidification du dispositif)

Pour plus d’information sur l’utilisation dispositifs d’inhalation, il existe des sites internet ou des applications mobiles dispensant des conseils de bon usage sous forme de petites vidéos de démonstration (exemples : Guide zéphir site de la Société de Pneumologie de Langue Française, FormInhal…). N’hésitez pas à les consulter !

b) Comment conserver mon inhalateur ?

Il convient mieux de respecter les modalités de conservation définies par le fabricant. Les sprays étant des récipients sous pression, ils ne doivent jamais être exposés à une source de chaleur trop importante. Les inhalateurs de poudre sèche doivent être protégés de l’humidité, ils seront donc conservés dans un endroit frais et sec.

c) Comment le nettoyer ?

Les embouts buccaux des sprays peuvent être nettoyés à l’eau chaude et avec du produit vaisselle le plus régulièrement possible. Pour ce faire, il faut séparer la cartouche de l’applicateur en plastique, retirer le capuchon, rincer l’applicateur et le sécher correctement à l’aide d’un tissu sec aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

L’emploi d’eau est impossible pour les inhalateurs de poudre sèche, il convient mieux d’utiliser dans ce cas un tissu ou mouchoir propre et sec.

En cas d’utilisation d’une chambre d’inhalation, il est primordial de penser à la nettoyer au minimum 1 fois par semaine, même si elle semble propre. Une fois démontée, les différentes pièces seront trempées dans de l’eau tiède additionnée de produit vaisselle, il faut par la suite les rincer soigneusement puis les sécher à l’air libre, en position verticale sans essuyer (ce geste augmente la formation d’électricité statique sur la matière plastique de la chambre).

N’hésitez pas à appeler Médicament Info Service pour plus de renseignements.

Greta Dusabe, pharmacien